Mercredi 21 octobre 2020 :
La subsidiarité, ou l'idéal de la république organique
Notre Cercle
Chers amis juristes,
Le cercle de philosophie du Droit Affectio Societatis est destiné aux jeunes professionnels du Droit.
Vous êtes aujourd'hui enchaînés à votre étouffant pain quotidien, votre torturante raison d'être : la NORME, chef d'œuvre de pointillisme, synthèse barbare de l'impérialisme bruxellois et de la faconde des stagiaires de ministères, ennemie du silence, et donc de la pensée.
Vous repensez avec émotion au printemps de vos études. On vous a appris que le Droit était autrefois résumé dans le Digeste, et défini comme suit : « Ceux qui s'appliquent à l'étude du droit doivent connaître d'abord d'où descend cette science. Le droit tire son nom de la justice : or (...) le droit est l'art de connaître ce qui est bon et juste.
On peut donc avec raison nous appeler les ministres du droit, car nous sommes les prêtres de la justice, et faisons profession de connaître ce qui est bon et juste, et discerner ce qui est licite de ce qui ne l'est pas. Nous cherchons à former d'honnêtes gens, non seulement par la crainte des peines, mais par l'espoir de la récompense : ce en quoi consiste, si je ne me trompe, la vraie sagesse ».
Si ce souvenir vous revient en mémoire, c'est que vous êtes déjà privilégié : sur les bancs de la fac, on vous a parlé de justice et d'équité, mots bannis de la névrose juridique contemporaine...
Après un, trois, dix ans de pratique, que reste-t-il de ces velléités de sagesse, enchâssées entre l'article R435-67-4 du Code de la Sécurité Sociale, et l'article L548-67 du Code Monétaire et Financier ? A la soutane, nous avons substitué le bleu de travail du bricoleur.
Le cercle Affectio Societatis a donc pour ambition de permettre la redécouverte commune de la philosophie du Droit, qui définit les premières causes et les premiers principes de l'art juridique.
Il cherche ainsi à mettre en valeur l'héritage juridique légué par les pensées romaine et chrétienne, pour mettre le Droit au service d'un projet civilisateur.
Nos grandes évolutions sociales – le regard sur la vie, la mort, l'homme et la femme, les animaux, la famille, l'entreprise, le prêt à intérêt, la subsidiarité, la technocratie, les relations internationales, la place de l'Etat, l'héritage, la démocratie, la propriété, la peine – sont conditionnées par des discours philosophiques. Nous en désintéresser, c'est perdre d'avance toute capacité de compréhension - et d'influence sur le monde qui vient, le combattre à rebours, appliquer mécaniquement un droit qui a été réfléchi sans nous – avant que la machine le fasse à notre place ?
Le Cercle Affectio Societatis vous propose donc de réfléchir entre juristes, autour d'éminents connaisseurs, et de cultiver ensemble l'amour du Digeste et du digestif !
L'expression "Affectio Societatis" évoque l'amitié qui fonde la société : l'affection societatis est à la fois le projet porté par les associés, et l'amour qui les unit.
Sur ce site, vous trouverez le calendrier de nos événements, le compte-rendu de nos conférences, et les publications de nos membres.
Rejoignez-nous !
Programme de l'année
Voici notre programme indicatif. Abonnez-vous pour recevoir les dernières informations !
Séance 1 : La définition du juste par les grecs
Séance 2 : Les romains, et la loi naturelle
Séance 3 : Les canonistes et la peine
Séance 4 : Saint Thomas d'Aquin et le Bien Commun
Séance 5 : Le nominalisme, ou l'individualisation du Droit
Séance 6 : La propriété chez les Anciens et les Modernes
Séance 7 : Le droit à l'épreuve du romantisme allemand
Séance 8 : La dictature des droits subjectifs
Il se conjuguera avec les interventions plus variées d'autres conférenciers.